[SAGA]: Épisode #6 –Le bilan du projet Elancourt !
Précédemment dans la saga :
A l’École de la Commanderie d’Élancourt, en région parisienne, la Ville et l’Éducation Nationale se sont alliées à Manutan Collectivités pour réaménager une partie des espaces scolaires. L’impulsion a été donnée dans le cadre de Bouge Ta Cl@sse, un projet qui consiste à repenser les classes pour permettre aux élèves d’apprendre autrement et avec les outils d’aujourd’hui. Tout au long de cet été, nous vous avons relaté le projet de l’École de la Commanderie, de sa genèse à sa décoration finale, en passant par les différentes étapes intermédiaires. Nous arrivons au dernier épisode, celui du bilan de ce projet et ses enjeux.
Des retours positifs mais empiriques
Une fois les aménagements terminés, l’enseignante, Pascal Sellin a pu mettre en œuvre dans de bonnes conditions la pratique pédagogique à laquelle elle aspirait : conduire ses élèves vers l’autonomie, mettre l’accent sur la coopération, personnaliser l’approche en fonction de chacun des élèves.
Pascale SELLIN, Directrice de l’école, note une différence au niveau de ses élèves : « les enfants se trouvent bien ; même si certains sont un peu hésitants, mais globalement sur le plan du bien-être c'est une réussite. Nous avons parfois du mal à les déloger pour aller en récréation, même lorsqu’il fait beau. »
Sur le site de l’Académie, le retour d’information est le même : « on constate moins d’agitation en classe, les élèves sont heureux de venir à l’école et d’apprendre, quant aux enseignants, ils se sentent plus efficaces pour accompagner leurs élèves. »
Laurence Dorée, de la Ville d’Elancourt résume : « L'espace contribue à la réussite des élèves à partir de la pédagogie de l'enseignant. »
La nécessité de quantifier
Mais il reste difficile de quantifier et de mesurer les apports des projets d’aménagement qui permettent de mettre en œuvre les nouvelles pédagogies dans les meilleures conditions.
Une première étape réside dans le choix des indicateurs : lesquels, comment les définir ? Comment en établir une échelle de mesure ?
Sur le bien-être par exemple, au-delà du seul ressenti des élèves et des propos de leurs parents, avec la diminution de l’absentéisme, des incivilités, des décrochages scolaires…
Sur la performance scolaire, en mesurant un avant / après peut être ? Quelle diminution du nombre d’élèves en difficulté ? Quelle variation de la proportion d’élèves autonomes dans leur travail ?
Sur la progression moyenne dans les notes des élèves par rapport à un groupe restant sur un mode plus traditionnel ou par rapport aux années précédentes ?
Un élément de décision dans les investissements des collectivités
Pour autant, ce travail est important, et c’est un sujet sur lequel la Mairie d’Élancourt et l’Éducation Nationale souhaiteraient travailler chiffres à l’appui. Pour Laurence Dorée, il est en effet important de démontrer dans ce projet « des indicateurs d’efficience : en effet quelle commune investirait des sommes plus importantes qu’à accoutumée s’il n'y a pas des bénéfices visibles ? » …si l’on ne peut en démontrer de manière formelle ? Comment alors décider d’investissements importants sans pouvoir en prévoir les apports ? Pour une collectivité qui gère ses budgets, il est plus facile d’accorder des financements si le retour sur investissement est quantifié !
Évaluer pour industrialiser
Le Numérique est en train de bouleverser toutes les activités humaines, et l’éducation n’y échappe pas, en ce qu’elle se doit de préparer les actifs de demain… Avec les réseaux sociaux, les différentes initiatives de ce type font leur chemin dans les mentalités, et suscitent l’envie de se lancer dans de tels projets.
Parmi les différents promoteurs de ce projet, on retrouve la volonté d’étendre l’initiative ailleurs dans l’académie de Versailles, et pourquoi pas, au plan national.
Bertrand Chavanel précise : « nous sommes dits que nous ne sommes pas là pour révolutionner l'ensemble, mais pour concevoir des espaces faciles à industrialiser, c’est-à-dire à reproduire dans d'autres classes et dans d'autres établissements et ce à moindre coût. »
Anne Lamer, Chargée de mission DANE et ambassadrice du Future Classroom Lab confirme : « je suis souvent contactée par des gens qui envient notre manière d’avoir associé tous ces acteurs : l'Inspection de l’Académie, la Mairie et les industriels. Les enseignants se sentent davantage entendus dans un projet conjoint : ils ont le sentiment que la collectivité s’investit moins sur des projets isolés. »
Réalisation phare de Bouge ta Cl@sse, l’École de la Commanderie est regardée de près comme un projet pilote. La volonté d’objectiver les apports d’une telle initiative est bien présente, elle est importante pour valoriser la démarche et pour la faire progresser.
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