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Elèves atteints de « Dys » : quels aménagements pour mieux les accueillir ?

18 décembre 2018
Infographie

Le 10 octobre dernier, c’était la Journée Nationale des Dys (comme tous les 10.10 depuis 2007). Cette journée met en lumière les enfants atteints des “troubles Dys”. Que sont ces “Dys” ? Et comment l’aménagement scolaire peut-il aider les élèves qui en souffrent à mener une scolarité sereine?

L’appellation “Dys” désigne l’ensemble des “troubles spécifiques du langage et de l’apprentissage”. Ils ne sont pas imputables à des troubles sensoriels ou moteurs, mais sont liés à un dysfonctionnement de certains circuits neuronaux. Ils peuvent affecter une ou plusieurs fonctions cognitives: langage oral, écrit, compétences arithmétiques ainsi que la coordination des gestes. Ces troubles peuvent avoir des conséquences invalidantes pour l’enfant: problèmes de mémoire, lenteur, fatigabilité, anxiété, parfois agressivité voire rejet vis-à-vis de l’école.

Certains “Dys” sont très connus du grand public, d’autres moins. Ils ne sont en tout cas pas toujours très bien compris. Voici quelques précisions, illustrées par des schémas élaborés par l’association « A l’écoute des enfants DYS », que vous pouvez suivre sur Facebook.

La dyslexie

Ce trouble de l’apprentissage du langage écrit est sans doute le premier Dys qui vient à l’esprit de tout un chacun. Il est aussi l’un des Dys les plus fréquents : ce trouble touche un enfant par classe chaque année. L’enfant dyslexique a des difficultés à lire un texte avec fluidité et parfois à le comprendre. Il a du mal à manipuler les sons qui composent les mots, à organiser l’ordre d’un récit. Il peut aussi avoir des difficultés à s’orienter dans le temps et l’espace.  

Le graphique ci-dessous résume les différents domaines d’apprentissage sur lesquels la dyslexie peut avoir un impact.

La dysorthographie

Elle est systématiquement associée à la dyslexie (mais elle peut dans certain cas apparaître de manière isolée). L’enfant dysorthographique ne parvient pas à associer un graphème à un son, c’est à dire à faire correspondre une unité sonore et écrite. Du coup, il lui est difficile d’orthographier un texte. L’élève a également tendance à confondre les mots homophones, et n’arrive que difficilement à assimiler les règles de grammaire et de syntaxe.

La dysgraphie 

On distingue plusieurs types de ce trouble de l’écriture : la dysgraphie maladroite (écriture lourde et désordonnée) ; crispée (écriture raide, anguleuse et tendue) ; lente et précise (écriture lente, signe d’une application et d’un effort intense), etc. Ce trouble est souvent associé à la dyslexie, mais pas seulement. Il peut en effet avoir d’autres origines : psychologiques (traumatisme suite à un accident, stress intense en raison d’un incident familial comme la séparation des parents…) ou pathologiques (trouble majeur de la motricité en général, trouble visuel et de la coordination oculomotrice entraînant une difficulté ou une incapacité à reproduire des lettres… ).

Le schéma suivant reprend les principales difficultés que l’enfant dysgraphique peut rencontrer. Il propose aussi des idées pour l’aider en classe.

La dyspraxie

La dyspraxie peut, elle aussi, se traduire par une difficulté d’écriture, mais également par ce qu’on pourrait grossièrement qualifier de « maladresse » dans la vie de tous les jours. L’enfant a du mal à acquérir des gestes tels que faire ses lacets, poser son verre correctement sur la table, ou encore écrire et former des lettres. Pour les autres, ces processus, une fois acquis, sont spontanés. Mais l’enfant dyspraxique doit sans cesse « réapprendre » ces gestes basiques et se concentrer énormément pour les réaliser. Pour lui, c’est épuisant, et parfois décourageant. Cela peut entrainer son désintérêt, voire son rejet vis-à-vis de l’école.

Pour avoir une vue d’ensemble de toutes les difficultés auxquelles l’enfant dyspraxique peut être confronté, regardez cette infographie :

La dyscalculie

Ce trouble concerne comme son nom l’indique les chiffres et les valeurs numériques. L’enfant ne parvient pas à comprendre les structures et logiques mathématiques et notamment les notions de quantités et de représentation spatiale. Il en résulte de grandes difficultés pour apprendre les opérations, les tables de multiplication, ou comprendre la géométrie.

On connaît encore peu l’origine de ce trouble, qui reste souvent associé à divers autres facteurs, y compris à d’autres troubles dys.

Voici les difficultés auxquelles un enfant atteint de dyscalculie doit faire face au cours de ses différents apprentissages :

La dysphasie

Ce trouble de l’acquisition du langage parlé, et de la communication orale et verbale en général, est particulièrement handicapant pour l’enfant: il a du mal à s’exprimer, et parfois à comprendre ce qu’on lui dit.

Il y a plusieurs formes de dysphasies, chacune se traduisant par des symptômes différents (difficulté à trouver les mots, à former une phrase, à mémoriser du vocabulaire, à choisir les mots adaptés à un contexte...). Il peut en découler, entre autres, des difficultés d’intégration scolaire et sociale avec un risque d’isolement.

Pour accueillir les enfants Dys en classe, adapter la pédagogie…

Une partie des aménagements en classe concernent la pédagogie à adopter : l’idée est de lutter contre le sentiment d’anxiété et de difficulté de l’enfant atteint de trouble Dys. La peur de mal faire peut finir par entraîner le refus d’aller à l’école. Alors autant éviter de mettre un élève dyslexique en difficulté en faisant lire à haute voix devant la classe par exemple. Il est également important d’installer l’enfant à l’avant, près de l’enseignant. Cela peut le sécuriser.

A titre d’exemple, pour les enfants atteints de trouble dysphasique, l’association "A l’Ecoute des enfants DYS" propose différentes pistes pédagogiques, synthétisées dans l’infographie suivante :

…. et les aménagements matériels

Les aménagements matériels peuvent aussi contribuer à générer un sentiment de sécurité chez ces élèves, et faciliter leur apprentissage.

En 2016, une enquête a été menée par le ministère de l’Education nationale (Direction de l’évaluation de la prospective et de la performance) auprès d’enseignants accueillant dans leur classe des élèves en situation de handicap.

Selon cette étude, les objectifs principaux des enseignants pour les élèves atteints de troubles intellectuels et cognitifs, ou de troubles du langage et de la parole, est de  favoriser leur autonomie et de les amener à progresser à leur rythme. Toujours selon l’enquête, 65 % des enseignants en classe ordinaire accueillant des enfants en situation de handicap (60 % de ceux en classes ULIS - Unité Localisée pour l’Inclusion scolaire) étaient satisfaits des conditions matérielles dont ils bénéficiaient en classe pour accueillir ces élèves. Sur ce point, on peut sans doute mieux faire pour améliorer le bien-être des enfants et des enseignants, qui parallèlement disent pour 80% se sentir soutenus par leur direction et leurs collègues.


La bonne intégration des enfants « Dys » suppose bien sûr un travail d’équipe pluridisciplinaire. Mais on peut déjà envisager quelques aménagements au niveau du lieu d’apprentissage lui-même.

Pour les troubles Dys impactant le mouvement et la concentration :

On choisit quand c’est possible des assises générant une  légère instabilité, par exemple des tabourets “mogoo. Cela peut favoriser la concentration des enfants, et canaliser leur envie de s’agiter sans perte d’énergie.

Pour les troubles concernant l’écriture (dyspraxie, dysgraphie…) :

On travaille la « graphomotricité », avec un plan de travail suffisamment large et des hauteurs réglables en termes de table et de chaise. Il s’agit de donner à l’enfant tout l’espace nécessaire pour aborder sa feuille dans la meilleure position possible, et lui permettre d’écrire sans être gêné par des objets autour de lui.
 

On peut adopter une table et une chaise à hauteur réglable car la place du corps par rapport à la chaise, et la place de la chaise par rapport à la table, sont cruciales. Il faut assurer une bonne position et pression du bras sur la table, de la main sur le crayon et du crayon sur la feuille. Il faut auss éviter toute position qui entraînerait déformations et douleurs.
 

On utilise du matériel d’écriture ergonomique (gomme, feutre, compas, etc.). On choisit règles et équerres dans une version antidérapante.

Pour les troubles concernant la lecture (dyslexie…) :

On utilise du matériel de lecture aéré (textes courts, grands espacements entre les lignes). On propose une règle de lecture, et des feutres et marqueurs pour bien visualiser et différencier les syllabes ou les groupes de mots dans la phrase.

Ne pas hésiter à installer un coin “ordinateur” pour que l’enfant puisse se servir des programmes de correction automatique d’orthographe et de syntaxe. On peut aussi y télécharger des logiciels d’aide à la lecture et l’écriture, comme le dys-vocal, ou le “coupe-mots”. https://www.dyslogiciel.fr/.

N’oublions pas que beaucoup de personnalités remarquables ont souffert (ou souffrent encore) de troubles Dys, et que ça ne les a pas empêchés de réaliser de grandes choses… N’oublions pas non plus que les enfants atteints de troubles Dys ont souvent des forces insoupçonnées, en termes de tempérament, sensibilité, curiosité et capacité d’adaptation. Les voici résumées dans une infographie qui nous donne à réfléchir.

 

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Auteur : Catherine

Chargée de communication

#Sportive #Impliquée #Curieuse

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