La méthode Snoezelen : la stimulation par l’espace
Créer un espace de liberté au sein de l’école pour stimuler les sens et favoriser la concentration : voilà la promesse des salles Snoezelen. Encore peu répandue en France, cette approche inclusive pensée pour les enfants Dys ou souffrants de TDAH se développe de plus en plus au Canada et dans le reste de l’Europe. Découvertes !
Des expériences multisensorielles
Apparu dans les années 70 aux Pays-Bas, le concept « Snoezelen » vise au bien-être des personnes handicapées ou souffrant d’un retard de développement par l’intermédiaire d’expériences sensorielles. Snoezelen ? Un néologisme néerlandais, issu de la contraction de « snuffelen » et « doëzele » soit « renifler, découvrir, explorer » et « somnoler, récupérer »
L’objectif d’une salle Snoezelen est donc de créer les conditions favorables à l’épanouissement de l’individu dans un cadre apaisant par la stimulation de ses cinq sens. L’espace apporte ainsi une attention particulière à l’éclairage, généralement tamisé, aux jeux des couleurs, à la musique d’ambiance et à plusieurs sources de stimulations relaxantes
Aider les enfants à se concentrer
Déjà utilisée dans un cadre médical auprès des personnes polyhandicapées ou en psychogériatrie, la méthode Snoezelen commence à être testée au sein des écoles pour accompagner les enfants souffrant de troubles de l’attention ou d’hyperactivité (TDAH). L’idée est de canaliser leur énergie pendant une quinzaine de minutes avant le cours afin qu’ils soient plus concentrés pendant la journée. La méthode peut aider les enfants Dys (sujets aux troubles spécifiques du langage et de l’apprentissage) ou souffrant d’anxiété à mieux gérer leurs émotions.
S’il est encore prématuré pour en certifier les résultats, des effets notables ont été constatés lors de premières expériences à l’étranger. On retient par exemple une amélioration de l’humeur, une réduction de l’agitation et de l’apathie des élèves, comme le souligne ce témoignage de l’école élémentaire l'Équinoxe de Pembroke au Canada. Les élèves ont la possibilité de profiter d’un temps à eux avant la classe pour explorer et se recentrer.
Comment aménager une salle Snoezelen
Pour mettre en œuvre la méthode, il faut au minimum disposer d’une pièce de 15 à 25m2. Ensuite, tout dépend de ses objectifs ! S’il s’agit de calmer les élèves, une salle blanche à la lumière tamisée aura des vertus relaxantes. Les élèves ont la possibilité de jouer sur un lit à eau musical, de se reposer sur des fauteuils relaxants, d’observer des disques à huile. Au sol, un tapis moelleux permet aux enfants de s’allonger ou de marcher à quatre pattes avec plus de confort.
Si au contraire l’intention est de stimuler les enfants, la salle peut encourager l’interactivité grâce à des objets à manipuler (tableaux sonores, tableaux tactiles ou jouets). L’utilisation de fibres optiques peut également être employée pour animer la pièce. Elles offrent un éclairage doux et changeant. Si la place le permet, la pièce peut même intégrer une piscine à balles, une cabane ou un hamac ! Autre possibilité : la pièce peut être plongée dans le noir, avec un éclairage par lumière ultraviolet. Dans tous les cas, la disposition des éléments dans la pièce doit inciter au mouvement et offrir une diversité d’expériences.
Des débuts prometteurs en France
En France, la méthode Snoezelen commence à faire son chemin dans les établissements scolaires après avoir été testée en Ehpad. L’école élémentaire de Sanguinet ou l'Institut médico-éducatif (IME) Les Peyrottes, à Ussel, par exemple, ont déjà lancé leurs propres expérimentations. L’IME, un établissement qui accueille des jeunes bénéficiant d’un emploi du temps adapté s’est ainsi doté d’une salle multisensorielle très complète. Les enfants peuvent être stimulés aussi bien par le diffuseur d’huiles essentielles que par le ciel étoilé, les fibres optiques tombant en cascades comme les tapis de sols inégaux. Ce qui compte, c’est qu’il est libre de ses activités, passant d’un pôle à l’autre selon ses besoins, tandis que l’accompagnateur reste en retrait. Un beau projet, à l’initiative des parents d’élèves !
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