Déconfinement à l’école : 6 idées anti-anxiogènes pour aménager la classe
Port du masque par les enseignants et le personnel de l’école, incitation à se laver les mains plus souvent que d’habitude, distanciation sociale et absence de contact avec les camarades pendant les activités… La reprise de l’école dans le contexte du Covid-19 a de quoi créer des situations inconfortables, voire anxiogènes pour certains enfants. Comment créer un climat de sécurité et de bien-être dans la classe ? Chaque enseignant va – encore une fois – devoir s’adapter, selon l’espace dont il dispose, selon le nombre d’élèves accueillis et leur état d’esprit. Voici quelques idées d’aménagements et d’installations pour respecter autant que possible le protocole sanitaire et les gestes barrières.
Les enfants ont déjà bien compris lors du confinement qu’il se passait quelque chose d’important, et que pour leur santé et leur sécurité, ils devaient adopter de nouvelles habitudes. Ils entrent maintenant dans la phase de déconfinement. C’est l’heure de la reprise de contact - sans trop de contact - avec les autres enfants et le maître ou la maîtresse. Pour éviter le côté anxiogène du protocole sanitaire et apporter le maximum de sérénité aux enfants, les enseignants vont (à nouveau) devoir faire appel à toute leur créativité. Voici des idées glanées sur les réseaux sociaux, avec quelques suggestions de notre part.
1- Un nouveau code de communication pour exprimer affection et émotions et respecter la politesse
Les enfants vont retourner en classe après quasiment deux mois de séparation inattendue et forcée. Quand les grands amis vont enfin se retrouver, leur premier geste spontané sera évidemment de se rapprocher, comme ils le font habituellement. Voire, pour les plus petits, de se faire un câlin. Comment leur refuser ce geste ? Pour atténuer le choc, on peut d’une part espérer que les parents auront vraiment effectué un travail de préparation. D’autre part, on peut essayer de transformer cela en un jeu et d’instaurer de nouveaux codes de communication sympathiques, directement inspirés de nos émojis, comme on peut le découvrir sur le compte Instagram de @Lamaitressenbaskets. Les enfants peuvent ainsi continuer à exprimer leurs émotions et à communiquer entre eux. En plus, la question du Covid-19, surnommé Coco, est dédramatisée. Si possible, on généralise un tel tableau à toute l’école pour que tout le monde en profite.
2 – De belles affiches qui expliquent les gestes barrière en décorant la classe
Pour la réouverture de l’école, on ré-explique les gestes barrière, en les dédramatisant. Une illustratrice a créé une collection de dessins que les écoles, crèches et autres établissements recevant des enfants peuvent imprimer librement. Douces et bienveillantes, ces images ont déjà remporté un franc succès auprès des médias, des parents et des professionnels de l’enseignement. L’enseignante Delphine Thib (alias @Tablettesetpirouettes sur Instagram) explique sur son blog les avoir téléchargées, imprimées et plastifiées, pour en faire le sujet d’une discussion en classe avant de les afficher.
On peut les trouver dans la galerie photo de la page Facebook de l’artiste, Cœur d’Artiflo. Les dessins existent en couleur ou en version à colorier. Si l’on n’a pas Facebook, on peut aussi trouver ces images dans d’autres médias online qui les ont relayées.
Sinon, on peut aussi décider de créer, avec les enfants, ses propres affiches : c’est ce que prévoit Séverine Walker (@la_maitresse_sev) qui explique sur son compte instagram et sur son blog avoir « décidé de ne pas fournir à (ses) élèves un PowerPoint tout beau, tout prêt, mais de le construire avec eux ». Elle en propose la trame en téléchargement.
3 - Le lavage des mains en chantant
Un lavage des mains efficace doit durer au moins 30 secondes, ce qui correspond à deux fois la chanson « Joyeux anniversaire ». Il implique aussi des gestes spécifiques. On peut afficher les bons gestes au-dessus des lavabos, ainsi que les paroles de cette chanson bien connue. On peut choisir de l’afficher en anglais, pour avoir l’impression de travailler un peu la langue de Shakespeare… ou lancer un petit enregistrement de la chanson dès le début de lavage des mains pour chaque groupe d’enfants, mais ça risque de devenir un peu agaçant à la longue ! Ceci dit, on peut aussi faire une sélection de comptines de durée équivalente, pour éviter toute lassitude : l’important, c’est que la chanson dure les 30 secondes nécessaires.
4 - Un marquage au sol ludique pour gérer au mieux les distances et la circulation
Pour aider les plus jeunes à prendre conscience des bonnes distances à respecter en classe les uns avec les autres, on appose des bandes de marquage au sol entre les tables, d’une couleur spécifique et facilement identifiable. Mais on peut aussi utiliser d’autres bandes adhésives, aux couleurs et motifs différents, pour visualiser les chemins de circulation dans la classe, et permettre aux enfants de bouger tout en limitant les contacts entre élèves. Attention, l’idée n’est pas non plus de multiplier les cheminements et d’aboutir à un effet « labyrinthe » : il faut bien réfléchir au résultat final. Mais si c’est possible, on peut proposer quelques itinéraires : jusqu’au distributeur de gel, jusqu’à la porte, jusqu’au lavabo, jusqu’au meuble de rangement, voire jusqu’à une seconde zone d’activité dans la classe (voir ci-dessous). Chaque chemin aura sa couleur ou son motif (comme des fleurs ou des cœurs, pour éviter de doublonner avec les couleurs déjà utilisées dans la classe, voire dans l’école).
Toujours côté marquage, on joue à faire « comme au cinéma », quand les acteurs doivent se placer sur un marquage au sol (une croix ou un rond), afin de rester dans le champ de la caméra. On place ces marques à des distances suffisantes les unes des autres. Ça pourra être très utile pour une activité à deux ou à plusieurs (récitation d’un dialogue, ou d’une petite scène de théâtre par exemple).
5 – Une seconde zone d’activité en classe, pour retrouver un (tout petit) peu de flexibilité
De nombreux enseignants expriment sur les réseaux sociaux leur regret de devoir abandonner la classe flexible pour cette réouverture des écoles. Evidemment, des élèves qui se promènent dans la classe pour aller d’une zone d’activité à l’autre, ça risque d’être compliqué à gérer dans le cadre du protocole sanitaire. Et pourtant, garder les enfants assis en classe toute la journée sans bouger, ça va être difficile... D’autant plus qu’avec l’école à la maison, ils ont sans doute pris l’habitude de travailler dans des postures bien éloignées de l’attitude classique de l’élève bien droit sur sa chaise. Ces dernières semaines, leur posture de travail, c’était sans doute plutôt assis sur le lit au milieu des cahiers, ou à plat ventre sur le tapis du salon… Nos nombreux articles et échanges avec des spécialistes sur ce blog indiquent que varier les postures en classe est une bonne chose. Si le nombre d’enfants accueillis est faible (certaines classes en auront moins de dix) et si la taille de la classe le permet, on peut créer dans la salle une seconde zone d’activité pour les moments de rassemblement par exemple. Cela permettra de changer de posture le temps de la lecture d’une histoire, du visionnage d’un film, ou d’un contenu numérique sur un TBI. Cette zone peut être équipée de poufs cylindriques ou carrés (de toutes les couleurs si possible), espacés d’un mètre chacun. Ces assises sont faciles à nettoyer, mais seront de préférence personnelles à chaque enfant. Cela requiert suffisamment de place, pour ranger éventuellement les poufs du demi-groupe qui ne travaille pas en attendant la prochaine séance de nettoyage de la classe.
6 - Des rangements nominatifs pour un matériel personnel
A l’heure du Covid-19, bâton de colle, gomme et crayon prennent des airs de matériel chirurgical usagé.... Autant dire que la petite phrase chuchotée à son voisin : « Tu me prêtes ton stylo rouge ? Le mien, il marche plus... », c’est terminé. Cela va faire partie des automatismes délicats à instaurer sans générer d’angoisse... On peut déjà limiter le risque d’oubli de matériel, en réservant à chaque enfant un casier où il stocke le sien, qu’il aura apporté de la maison. Sur le compte Instagram de @Tablettesetpirouettes, la maîtresse indique qu’elle va réserver son meuble à ateliers à cet usage. Elle propose aussi de rassembler du matériel de manipulation, propre à chaque élève, dans des sacs suspendus au crochet de la table de chacun, de manière à ce que les objets soient facilement accessibles et ne se promènent pas partout dans la classe.
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