Ecoline, une crèche à la hauteur pour l’autonomie des tous petits

En Belgique, à Verviers, Ecoline accueille chaque jour 7 enfants de 3 mois à 3 ans dans un environnement adapté à leur petite taille et largement inspiré par la pédagogie Montessori. Explications.

Du mobilier en petit format et une gestion par zone

Créé en 2017, Ecoline n’est pas un atelier d’éveil classique. Car ici tout a été mis en œuvre pour faciliter l’auto-apprentissage et le développement de l’autonomie des enfants. « Nous nous appuyons sur la pédagogie Montessori car elle part du principe que l’enfant a naturellement envie d’apprendre, à condition de mettre à sa disposition le mobilier, le matériel et les activités adaptés », explique Stéphanie Sail, orthophoniste de profession et nouvelle directrice d’Ecoline depuis janvier 2020.

Structure associative gérée par 4 mamans engagées, Ecoline emploie ainsi deux puéricultrices pour accompagner sept petits âgés de 3 mois à 3 ans au quotidien, et les guider dans leurs apprentissages. Et offre surtout aux enfants un espace aménagé à leur échelle. Des petites armoires sont prévues pour qu’ils y rangent leurs manteaux et chaussures. Puis la salle est divisée en deux : une zone pour les tous petits avec un tapis, des coussins ou une étagère proche du sol « pour permettre aux bébés d’aller chez les objets au sol en rampant par exemple ». Et de l’autre côté, pour les plus grands, « il y a un évier à leur taille pour qu’ils puissent se laver seuls les mains, ou une vaisselle adaptée pour les repas. Il y a également un grand tapis et des étagères avec des livres toujours placées à hauteur des enfants pour que les activités soient à leur portée ».

La crèche dispose aussi d’un jardin en cours d’aménagement, déjà équipé de cabanes et bientôt pourvu d’un potager où les petits pourront s’initier à la culture d’herbes, légumes et autres plantes. « Respecter le développement de l’enfant c’est aussi lui permettre d’être en contact avec la nature », assure Stéphanie Sail.

Petits rituels et libre expérimentation

Pour grandir à leur rythme de la manière la plus autonome possible, la journée des petits s’articule notamment autour de moments rituels. Chaque matin, et dès qu’ils le peuvent, les enfants retirent eux-mêmes leurs manteaux et chaussures et les rangent. Puis, à 9h30, c’est le moment du fruit. « Nous avons des couteaux adaptés que les enfants peuvent utiliser très jeunes pour pouvoir découper eux-mêmes les fruits. Ceux sont également eux qui mettent la table à midi », raconte la directrice d’Ecoline. Evidemment, c’est beaucoup d’énergie d’accompagner un enfant dans son autonomie. Ce serait beaucoup plus rapide de lui enlever son manteau et ses chaussures et de les ranger nous-mêmes par exemple. Mais c’est important de prendre le temps au début et ensuite ils se débrouillent très vite seuls ».

A ces rituels s’ajoutent des moments partagés autour d’une histoire ou en chantant des comptines. Une zone d’observation offrant une vue sur la rue, et permettant aux petits de dire au revoir à leurs parents le matin. Mais aussi des activités à pratiquer librement.

« Les plus petits ont à disposition des objets intéressants à manipuler, à toucher ou à observer. Des disques en bois attachés entre eux à encastrer, des matières, ou des miroirs. Ils sont alors plus dans la découverte de leurs corps et des objets qui les entourent », souligne Stéphanie Sail. Et pour les plus grands, c’est l’heure des transvasements. Ils ont ainsi des verres et une cruche adaptés à leurs petites mains pour se servir seuls de l’eau, mais aussi des bols et pinces à linge de trois couleurs différentes pour les répartir en conséquence.

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« On a aussi des activités de langage permettant par exemple s’associer des figurines d’animaux avec les cartes représentant les mêmes espèces. Des pièces en 2D et en 3D qui facilitent l’assimilation », ajoute la directrice.

Résultat, « en ayant des responsabilités, les enfants se sentent grandir. Ils aiment ces repères à leur taille, et se montrent particulièrement curieux. On voit aussi des progrès très rapides au niveau de la motricité fine ».

Forte de cette expérience, l’équipe d’Ecoline souhaite donc la partager avec d’autres parents et organise ainsi des ateliers pour apprendre à communiquer en langue des signes avec son bébé, ou mieux comprendre les émotions des enfants. Et elle espère aussi rapidement avoir l’autorisation légale qui lui permettra d’accueillir deux fois plus de petits et dans deux espaces distincts - l’un pour les bébés l’autre pour les plus grands -, afin d’optimiser l’application des méthodes de Maria Montessori.

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