Comment mettre en place une classe flexible au collège ?

"Avec les années, la « classe flexible » gagne en popularité, notamment dans les classes de maternelle et de primaire. Bien qu’elle ait fait ses preuves auprès des plus jeunes, cette pédagogie tarde pourtant à s’imposer au collège avec, parmi les freins, des changements de salle qui compliquent leur aménagement. Dans cet article, nous verrons en quoi la classe flexible reste plus que jamais pertinente et comment l’organiser au collège. Suivez le guide !"

Définition et grands principes de la classe flexible

Avant de se concentrer sur son application au collège, revenons sur les fondamentaux de la classe flexible. Née en Amérique du Nord puis largement expérimentée en France depuis plusieurs années, la classe flexible vise à rendre les élèves plus autonomes pour choisir l’environnement de travail qui leur convient le mieux.

Pour donner un exemple concret : là où une salle de classe « traditionnelle » repose sur une standardisation des environnements de travail (tables alignées, etc.), le flexible va proposer plusieurs espaces et types de mobilier où les élèves peuvent choisir de s’installer. Ils décident alors en fonction de leurs envies et de leurs besoins le lieu le plus adapté : un bureau classique, une chaise à bascule, un tabouret, des coussins… les possibilités sont larges !

Avec une classe flexible, l’idée est ainsi d’adapter l’enseignement au rythme d’apprentissage et aux différents besoins que peuvent avoir les enfants. Elle se rapproche en cela de certaines pédagogies innovantes telles que Montessori, Freinet ou encore Feuerstein.

Pourquoi faire une classe flexible au collège ?

Pour des raisons pratiques, la classe flexible est aujourd’hui moins développée au collège et au lycée que dans les écoles primaires et maternelles. Il faut dire que le changement de salle à presque chaque heure de cours ne facilite pas la démarche, pour les élèves comme pour les professeurs. Ces derniers se retrouvent ainsi face à un nombre de jeunes sensiblement plus élevé qu’en primaire, ce qui peut rendre l’individualisation de l’apprentissage plus délicate.

Pourtant, si ces freins existent, ils restent loin d’être une fatalité. Ils font même partie des raisons pour lesquelles la classe flexible y est pertinente. Dans une période de grands changements, où les enfants doivent s’adapter à de nouvelles situations et à des professeurs avec des méthodes différentes, gagner rapidement en autonomie est primordial. Pour couronner le tout, l’élève est soumis à la pression du premier « vrai » examen de sa vie, avec le brevet. Or, dans toutes ces situations, la méthode flexible a des bénéfices à faire valoir. L’élève profite d’une liberté qui va justement lui permettre de gagner en responsabilité et d’un enseignement qui s’adapte davantage à son rythme.

« Une période charnière dans la lutte contre le décrochage scolaire »

D’après le Ministre de l’Éducation, Pap Ndiaye, à leur entrée au collège, « 27 % des élèves n’ont pas le niveau requis en français, et un tiers en mathématiques ». Ce qui en fait une période charnière dans la lutte contre le décrochage scolaire. Pour les élèves présentant des difficultés dans un système « classique », la classe flexible peut répondre à certaines problématiques de concentration, voire d’estime de soi. Mais pour tous les élèves, quelle que soit leur situation, le sujet est plus que jamais d’actualité. Dernier exemple en date : l’émergence du programme « Notre école, faisons-la ensemble », lancé dans le cadre du Conseil de la Refondation et qui entend impliquer l’ensemble des parties prenantes du monde éducatif. Le but ? En tirer des idées concrètes pour « améliorer la réussite, le bien-être des élèves et réduire les inégalités ». Un programme qui fait forcément écho à la philosophie et aux bénéfices attendus avec une classe flexible. Certains établissements l’ont d’ailleurs bien compris et n’ont pas hésité à mener des expérimentations en matière de pédagogie innovante, à l’image du collège la Retourne de Juniville (08) ou encore de plusieurs collèges de Quimper, avec de premiers retours encourageants de la part des élèves comme des enseignants.

Comment aménager une salle de classe flexible au collège ?

Maintenant que les enjeux sont posés, venons-en au cœur du sujet : l’aménagement et le mobilier d’une classe flexible. Sur ce point, les enseignants disposent d’un large choix et tout dépend de ce qu’ils souhaitent mettre en place. Pour commencer simplement et sans devoir utiliser trop de matériel, adapter la disposition de la classe est une première piste. Il est ainsi possible d’aménager sa classe en différents îlots et espaces distincts. Il peut notamment s’agir d’un coin lecture, d’un endroit où s’isoler (par exemple, pour faciliter un moment de lecture) ou de l’espace de votre choix tant qu’il coupe l’homogénéité de la salle. Une fois les îlots créés, les élèves sont libres de naviguer de l’un à l’autre en fonction de l’endroit qui leur semble le mieux adapté à la tâche demandée.

Le deuxième point-clé d’une classe flexible repose dans la diversité des assises à disposition des jeunes. La liste est évidemment non-exhaustive, mais cela peut inclure :

• Des chaises de différentes formes et couleurs,
• Des tabourets,
• Des chaises à bascule,
• Des coussins ou encore des galettes.

Pour s’adapter à chaque assise, des bureaux ou tables de différentes hauteurs peuvent être utilisés, voire sans bureau. Ce mobilier varié contribue à mieux canaliser l’énergie des enfants en évitant de les restreindre dans leurs mouvements et, ainsi, d’améliorer leur concentration.

Si vous ne disposez pas de moyens pour acquérir ce type de matériel, pas d’inquiétude. Il est tout de même possible de poser les bases d’une classe flexible. Aménager l’espace de sa salle et la rendre plus modulable est, en effet, un excellent début. Pour cela, de simples balles de tennis peuvent faciliter le déplacement de vos chaises, voire des tables. Ce dispositif existe d’ailleurs dans de nombreuses salles de sciences et vie de la Terre (SVT), dont les projets impliquent de mettre en place, souvent sans le savoir, une classe flexible.

À retenir sur la classe flexible au collège

Vous l’avez compris, si cette pédagogie est plutôt née en primaire, rien n’empêche les enseignants de la mettre en place au collège. Les particularités de ce stade de la vie de l’enfant s’y prêtent même très bien. Mieux : le flexible peut faire partie des solutions pour accompagner les élèves dans cette étape décisive de leur éducation. Les récentes expérimentations le démontrent : enseignants comme élèves ont à gagner dans cette nouvelle méthode. Maintenant que vous avez toutes les cartes en main, à vous de jouer !

Manutan Collectivités se joint au programme national « Notre école, faisons-là ensemble ! »

Vous avez un projet pédagogique qui implique des questions d’aménagement ? Vous envisagez de faire évoluer votre classe ou votre établissement ? Qu’il s’agisse des écoles maternelles, primaires ou des collège et lycées, vous pouvez être accompagnés dans le cadre du programme « Notre école, faisons-là ensemble ».

Retrouvez tous nos conseils et bonnes pratiques en faveur de l’innovation pédagogique, sur Manutan Collectivités.