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Pédagogie flexible en SEGPA : un pari réussi !

7 juin 2023

"La classe flexible trouve à s’appliquer dans bien des cas. Entre collectif et parcours sur mesure, la classe SEGPA en est une belle illustration ! Maximilien Lambart (@maxi_prof sur instagram), enseignant spécialisé en SEGPA depuis 6 ans et auteur du livre « Enseigner en SEGPA même pas peur », fait le point et partage son expérience avec Classe de demain."

 

Les classes de Section d’Enseignement Général et Professionnel Adapté, ou SEGPA, ont accueilli pas moins de 19 780 élèves en difficulté scolaire entre 2020 et 2022. Dans ces classes, les collégiens suivent les mêmes programmes que leurs camarades. Ce qui diffère, ce sont les effectifs réduits à 16 élèves maximum, les aménagements et les méthodes pédagogiques. Les enjeux ? Combler les lacunes et aider les élèves à retrouver confiance en eux comme en l’école pour aller de l’avant. Un défi de taille pour l’enseignant qui doit s’adapter au plus près des besoins de chacun.

 

Le flexible pour relever les défis quotidiens

Français, mathématiques, géographie, arts, musique… En SEGPA, les professeurs assurent généralement un enseignement pluridisciplinaire au collège, de la 6ème à la 3ème. En classe, les élèves ont des profils et des besoins variés. « Certains sont « dys », « multi dys », TDAH, souffrent d’un handicap social, d’autres sont en situation d’illettrisme ou ont des parcours de vie cabossés », explique Maximilien Lambart. Tous ont des difficultés scolaires graves et persistantes qui n’ont pas pu être résolues par les moyens d’aide de l’école primaire ainsi qu’une certaine réticence à franchir la porte de l’école. « Leur expérience les a pour la plupart conduits à se forger une représentation négative de la salle de classe, voire pour certains, un gros traumatisme », précise l’enseignant.

Auprès de ces élèves, l’enjeu est d’apprendre à travailler autrement et de dédramatiser l’espace pour en faire un lieu de vie et non une « salle de classe » à proprement parler. C’est cette démarche qui a d’ailleurs conduit Maximilien Lambart à envisager la pédagogie flexible comme un outil pour aider ses élèves à poser un autre regard sur la classe : « Dans un premier temps j’ai misé sur des tabourets oscillants pour mes élèves présentant un TDAH. À peine installés, j’ai vu leur effet « magique » : la possibilité de pouvoir bouger tout en étant assis est une révolution ! ».  

 

Allier confort, mouvement et pédagogie différenciée

Pour accompagner ses élèves, Maximilien Lambart s’appuie sur l’individualisation et les plans de travail qui définissent des objectifs à atteindre et des tâches à réaliser propres à chacun. Les apprentissages sont à la fois cadrés et flexibles : les élèves choisissent généralement l’ordre dans lequel réaliser les activités qu’ils accomplissent à leur rythme. « Le matériel et les supports varient. Les ateliers et le jeu sont très présents dans mon approche. Le tout c’est d’être à leur écoute, de s’adapter à eux au quotidien », souligne l’enseignant.

Autre point clé : la mobilité est au centre de la dynamique de la classe. « Mes élèves n’ont pas de place fixe et disposent d’une grande variété d’assises. Chacun doit se sentir libre de travailler comme bon lui semble », précise Maximilien Lambart qui veille à proposer un large panel d’options associées notamment à des tables mobiles, réglables en hauteur. Chaises classiques, sièges sur roulettes équipés de tablettes, mais aussi chaises de restauration plébiscitées pour leur confort et leur design par les élèves, coussin de sols, Ztools, tabourets… une chose est sûre, il y a le choix et l’enseignant n’a pas dit son dernier mot :  « J’aimerais aller plus loin, que mes élèves puissent se sentir « comme à la maison » et faire cours dans un canapé. Ce qui me freine, c’est le décalage avec les autres classes de collège. Mais l’idée fait son chemin ! ».

 

Miser sur le flexible : un pari réussi

Pour l’enseignant, l’enjeu est de trouver le juste équilibre pour favoriser la prise d’autonomie tout en veillant au bon suivi du programme. « C’est un certain parti pris de laisser ses élèves gérer eux-mêmes leur rythme, ce n’est pas toujours facile ! Le flexible offre la liberté d’explorer les apprentissages. Les laisser trouver par eux-mêmes leur propre manière d’appréhender une difficulté, c’est déjà une réussite », souligne Maximilien Lambart. Cette pédagogie active permet de gagner en maturité et de s’affirmer. Bien souvent, après la classe SEGPA, les élèves se dirigent vers des formations professionnalisantes. Les guider pour apprendre à se responsabiliser est fondamental.

Le flexible est aussi un moyen de réinventer l’espace classe en un lieu où la parole s’ouvre plus facilement pour partager des choses du quotidien : « À cet âge, pouvoir s’exprimer, échanger avec ses pairs et auprès d’un adulte référent est un besoin ». Au fil de leur passage dans ses classes, Maximilien Lambart constate l’impact positif de cette posture : être acteur de ses propres apprentissages aide en filigrane à remonter l’estime de soi. « En quatre ans de classe SEGPA, j’observe leur évolution, la classe flexible leur redonne confiance. J’ai le sentiment qu’ici en SEGPA, le flexible est un outil pour réparer la scolarité », conclut l’enseignant.

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