Aménagement flexible : réussissez vos premiers pas !
Né en Amérique du Nord, l’aménagement flexible de la salle de classe a prouvé son utilité pour favoriser le développement de la créativité, de la liberté d’expression ou encore de la motivation des élèves ! En attendant notre livre blanc très complet sur le sujet, à paraitre en février, voici quelques premières pistes de réflexion pour révolutionner l’ergonomie de votre classe en respectant au mieux le rythme et les postures des enfants.
Qu’est-ce que l’aménagement flexible ?
Si votre classe vous semble encombrée, peu pratique ou encore inadaptée à de longues heures d’enseignement, il est sans doute temps d’envisager l’aménagement flexible, qu’on appelle également « flexible seating ». « Un jour j'ai eu un déclic, témoigne Aurélia, enseignante en CP. J'ai participé à une formation durant laquelle je suis restée assise sans bouger pendant 3h... J'ai trouvé cela extrêmement pénible et je me suis rendue compte que c’était précisément ce que je demandais à mes élèves, à raison de 6h par jour ! ».
Meubles moins encombrants, différentes options d’assise pour les élèves ou création d’espaces thématisés (travail seul, en groupe, lecture, temps calme, mathématiques…) : en quelques aménagements, la classe peut changer complètement de physionomie ! Une bonne manière de favoriser l’autonomie et d’optimiser les temps d’échanges entre les élèves et l’enseignant. Pensez à bien varier le mobilier ! Par exemple, en mélangeant tables basses pupitres hauts et supports tablette, poufs et ballons d’assise et tabourets antidérapants… Tout est possible tant que cela est utile ! Le secret ? Attribuer une véritable fonction à chaque meuble et outil pédagogique.
Proposer une alternative à la position classique assise
Entre s’asseoir ou rester debout, plus besoin de choisir. Grâce au mobilier adapté, l’élève peut choisir différentes positions au cours de la journée comme par exemple debout devant une table haute, assis sur un tabouret ou sur une chaise, en tailleur sur un tapis… Les possibilités sont nombreuses.
Une approche qui fait écho à des études sanitaires sur les conséquences de l’inactivité (diabète, hypertension) ainsi que sur l’implication des élèves. Lesquelles ? Déjà celle réalisée au Texas en 2014 par le professeur Mark Benden, qui démontre que la position debout permet notamment de lutter contre l’obésité. 500 élèves ont ainsi expérimenté l’utilisation exclusives de bureaux debout pour leurs cours quotidiens avec, en option, un tabouret à hauteur du pupitre. Le résultat est sans appel : les élèves ont brûlé entre 15 à 25% de calories supplémentaires par rapport à une position assise classique.
Un « plus » pour la santé des élèves mais ce n’est pas tout : la Clinique Mayo à Rochester a publié en 2006 une étude réalisée sur les classes flexibles qui combinent plusieurs positions. Résultat ? La capacité d’attention a augmenté de + 12%, notamment grâce aux choix de posture et à la libre circulation de l’élève au sein de la classe. La fameuse « bougeotte » des élèves ne devient plus un cauchemar mais une vraie source d’épanouissement pour tous !
Quelques pistes pour réaliser vos premiers pas
Avant toute chose, commencez par épurer ! Car le diagnostic est souvent le même : des classes surchargées, des meubles imposants, des livres mal rangées, du matériel obsolète que l’on conserve « au cas où » … La salle flexible se débarrasse du superflu. Une question qu’évoque Debbie Diller, auteur américaine et référence sur la question, dans son livre Aménager sa classe pour favoriser l’apprentissage. Si votre classe est lisible en un coup d’œil, c’est gagné !
Une fois l’épreuve du feu passée (car jeter l’inutile est souvent le plus difficile), il faut repenser l’espace disponible. Plusieurs options sont alors envisageables : créer des « îlots » pour apprendre en petits groupes, créer un espace de repos pour les temps calmes, une bibliothèque organisée de façon alphabétique ou encore des tableaux à hauteur des élèves. L’alternance des espaces rythme la vie de la classe et offre la possibilité à l’élève de diversifier ses modes d’apprentissage. Pensez aussi à jouer la carte de la couleur : une association harmonieuse peut avoir une portée ludique et contribuer au bien-être de l’élève.
Des exemples de transformation
Des tabourets pour encourager la position debout, des pupitres mobiles qui suivent l’élève au cours de sa journée, des poufs… Le choix du mobilier est essentiel pour l’optimisation de l’espace. Pour Aurélia, le premier pas a été d’investir dans des balles d’assise : « J'ai commencé par acheter deux ballons pour mes élèves les plus remuants, je me suis dit que peut-être cela pourrait les aider. Dès le premier jour, j'ai eu la surprise de voir qu’ils bougeaient bien moins et qu'ils se disaient être beaucoup plus à l'aise », explique-t-elle.
La mise en situation est essentielle : « Pour faciliter les échanges, on va mettre un petit groupe de travail en U avec au centre la maîtresse pour approfondir les notions », raconte Jeanne, auteur du blog « Entrez dans ma classe ». La bloggeuse souligne que les tapis permettent par exemple de délimiter des espaces communs pour regrouper les élèves de façon conviviale.
Et cette vision de la classe devient virale ! Sur Instagram, de nombreux enseignants partagent leur expérience d’aménagement flexible. Voici quelques idées de hashtags à suivre : #classeflexiblefr, #enseignerautrement, #flexibleseating ou encore #flexibleseatingclassroom. On attend vos photos maintenant !
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