Comment encourager la créativité des enfants ?
La créativité est aujourd’hui une compétence particulièrement valorisée : elle fait partie des cinq compétences clés pour l’avenir (les fameuses « 5 C », qui comprennent aussi la collaboration, la compassion, la communication et l'esprit critique). On comprend facilement pourquoi : aujourd’hui plus que jamais, on a besoin d’imaginer de nouvelles solutions, d’être capable de rebondir quoi qu’il arrive. Mais comment développer la créativité des enfants, à l’école et au quotidien ? Nous vous proposons quelques idées.
Autrefois, la créativité était l’apanage des artistes. On la considérait parfois même comme opposée à la productivité... Aujourd’hui, les choses ont totalement changé et la créativité est désormais une compétence très recherchée. Elle est indispensable pour faire face aux bouleversements économiques et sociaux, pour inventer de nouvelles façons d’apprendre et de travailler. Dans ce contexte, comment favoriser la créativité chez les jeunes, notamment à l’école ?
Voici sept idées pour encourager la créativité des enfants.
#1 Encourager la créativité dès le plus jeune âge
Le développement de la créativité commence dès les premiers apprentissages. Il s’accentue au fil des jeux et des activités de motricité fine, de la pratique du dessin, de la lecture et des histoires qu’on raconte aux plus petits. Par exemple, plus les parents montrent de l’intérêt pour les gribouillis de leur enfant, plus celui-ci considère que ses dessins sont source de connexion avec eux. Or, l’être humain est motivé par le besoin de connexion, avec ses proches d’abord, puis avec les autres membres de son entourage. Se connecter avec le petit enfant via ses dessins, mais aussi via les histoires qu’on lui raconte, ou encore via des activités de jeux d’assemblage par exemple, c’est une manière de valoriser à ses yeux les activités créatives, et de l’inciter à les intégrer dans ses habitudes.
#2 Laisser les enfants remuer pendant les apprentissages et les « brainstormings »
Avez-vous remarqué qu’on a souvent de bonnes idées quand on est en train de marcher, courir ou faire la cuisine ? C’est notamment parce que le mouvement favorise l’activité cérébrale. Certains créatifs professionnels font ainsi les cent pas dans la pièce où ils se trouvent quand ils cherchent des idées. Quant aux élèves, ils ont parfois ce qu’on appelle « la bougeotte ». L’ergothérapeute Carolyne Mainville l’explique très bien dans l’interview qu’elle nous avait accordée sur le rôle du mouvement dans les apprentissages : les enfants bougent pour apprendre et pour réfléchir, pour mobiliser leur mémoire, etc. Par le mouvement, ils activent certaines zones de leur cerveau. Par conséquent, mieux vaut favoriser à l’école les assises et aménagements permettant ce mouvement, et installer par exemple des tabourets oscillants en classe, du style tabouret Mogoo.
#3 Valoriser les phases de relaxation et détente des enfants dans la journée
Les phases de détente entre deux séances d’apprentissages sont très importantes, car c’est souvent là que le cerveau assimile les nouvelles connaissances apprises pendant les leçons. C’est aussi pendant les moments où l’on se « déconnecte » du travail lui-même que de nouvelles idées peuvent prendre forme. Il est donc particulièrement important de créer des espaces relax et détente à l’école vraiment reposants et inspirants. On y installe des poufs et fauteuils confortables, mais aussi des chaises et tables pour que les enfants puissent jouer seuls ou à des jeux de société. Objectif : se changer les idées.
#4 Habituer les enfants à noter leurs idées dès qu’elles naissent
La naissance d’une idée peut se produire n’importe quand ! Dès que les élèves savent écrire avec suffisamment d’aisance, on les incite à garder avec eux de quoi les noter dès qu’elles leur passent par la tête : un stylo, un carnet... On peut aussi disposer papier et crayons sur les tables des espaces détente de l’école, du collège ou du lycée.
#5 Utiliser du mobilier scolaire innovant en classe
Aménager la classe avec du mobilier scolaire innovant favorise l’esprit d’initiative chez les enfants. On peut s’inspirer de cette enseignante suisse, qui expliquait sur notre blog avoir mis à disposition de ses élèves des ZTools dans la classe : « Ce qui est amusant c’est qu’ils ont été très créatifs dans la façon de l’utiliser au quotidien. Ils ont vu par exemple qu’il était possible de se mettre en tailleur, c’est-à-dire de croiser les jambes autour de l’assise. Un autre élève s’est assis sur le ZTool et a étendu ses jambes et s’est appuyé contre le mur ! Mais le plus surprenant, ce sont deux élèves qui ont mis les ZTools face à face pour se rapprocher et mettre en commun leur surface de travail. Elles ont ainsi recréé une petite table. » Un parfait exemple d’ingéniosité et de créativité !
#6 Faire classe dehors régulièrement
C’est une réalité scientifique : en faisant de nouvelles choses, comme se brosser les dents avec sa main gauche si on est droitier, ou emprunter régulièrement de nouvelles routes pour se rendre à son travail, on fait travailler les circuits neuronaux de son cerveau. On devient plus réactif, plus en éveil. C’est bon aussi pour la créativité. De même, faire classe à l’extérieur correspond à un changement de contexte et d’environnement très stimulant pour la créativité des enfants. Plusieurs enseignants ayant expérimenté la classe en pleine nature expliquent avoir observé des réactions inattendues chez leurs élèves, qui se montraient soudain plus inventifs, plus dynamiques... et plus créatifs. « La nature, par sa complexité, sa beauté et sa diversité, est un environnement stimulant », rappelle pour sa part le ministère de l’Education québécois au sujet de la classe dehors.
#7 Réhabiliter « l’erreur », et montrer que se tromper peut être source d’intérêt
Être créatif, c’est aussi lancer des idées, et accepter que certaines ne seront pas retenues car elles s’avèreront moins bonnes que prévu. L’obsession d’avoir toujours « tout bon » est un immense frein à la créativité. Apprendre que l’échec est aussi ce qui permet d’avancer, et que l’erreur peut ainsi être un tremplin pour s’améliorer, cela favorise la créativité des jeunes. Chez les plus petits, les matériaux effaçables dédramatisent l’erreur car il est facile de la corriger. De même pour les outils numériques, qui permettent de supprimer facilement les erreurs de calcul ou les réponses erronées. Mais au-delà de cette facilité à corriger, il est temps de réhabiliter l’erreur en elle-même, qui fait partie intégrante du processus créatif. Ugo Cavenaghi, Président-directeur général du collège Saint-Anne de Montréal au Québec, raconte avoir défini avec les enseignants et professeurs de son établissement « un projet éducatif appelé ‘Le Cours de Demain’, qui permet à chaque professeur de construire son cours en le liant à la réalité, en créant une culture de l’essai et de l’erreur ». En créant cette culture de l’essai et de l’erreur, on encourage la prise de risque, nécessaire à la créativité. Car être créatif, c’est oser imaginer des choses nouvelles, et prendre le risque de se tromper.
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