Les 5 indispensables pour créer un jardin pédagogique à l’école

Mettre les mains dans la terre offre de nombreux intérêts en milieu scolaire ! Un jardin pédagogique est ainsi le terrain de jeu idéal pour de nombreuses découvertes : espèces végétales, goûts, cycles de vie et saisonnalité des plantes, gestion de l’eau et des déchets, types d’agriculture (biologique, conventionnelle, raisonnée), etc. Autant de thèmes qui trouveront des prolongements en classe de mathématiques ou de français, comme à la maison.

1 - Associer les élèves à la création du jardin

Impliquer les jeunes permet de les responsabiliser pleinement et de s'assurer de la pérennité du projet. En amont de celui-ci, ils peuvent ainsi être amenés à réfléchir au meilleur emplacement pour le jardin (en fonction de l'ensoleillement notamment) ; à se documenter sur les plantes adaptées à leur sol ; à restituer par écrit leur jardin idéal ; à dessiner son plan ; à établir un planning de réalisation ; à lister les outils nécessaires ; à transcrire dans une autre langue le fruit de leurs recherches, etc. Pour l'enseignant, cela dynamise et nourrit les temps de classe, abordés sous un angle plus collaboratif et interactif, en lien avec les disciplines enseignées : français, sciences, langues ou les arts plastiques.

2 - Créer une aventure collective !

Un jardin pédagogique, pour remplir pleinement ses missions, doit fédérer. La réussite du projet se mesure souvent au nombre de personnes impliquées dans son entretien, son financement, son animation... Constituer un comité, composé de membres de la direction de l'établissement, d'enseignants, de parents d'élèves, d'habitants de la commune, voire d'agents municipaux si le jardin est hors les murs, permet d'assurer une bonne prise en charge du lieu et contribue à tisser des liens au sein d'une communauté élargie. Les élèves pourront solliciter leurs familles pour donner des outils qui ne sont plus utilisés, un agriculteur pour fournir de la terre végétale ou du compost, etc. Nourri par toutes ses contributions, le jardin n'en sera que plus généreux !

3 - Bien délimiter le périmètre de son jardin

Si le jardin pédagogique est implanté dans la cour de récréation, mieux vaut opter pour des carrés surélevés de 20 à 40 cm, réalisés avec quatre planches épaisses. Il sera ainsi à l'abri des piétinements pendant les temps de jeu. Le jardin sera aussi plus facile à travailler pour les enfants et se prêtera mieux aux explications et aux échanges, comme autour d'une table. Accessoirement, cette configuration évitera la dispersion de terre dans la cour et les espaces intérieurs. Pour faciliter leur accès, notamment de la partie centrale, les carrés ne doivent pas excéder 1m x 1m. Il faut aussi veiller à leur espacement (1 à 1,5 m) afin que les enfants puissent circuler autour sans se bousculer. Enfin, pour un bon partage des cultures, on pourra diviser les carrés en 4 triangles avec des planches. Un châssis permettra, grâce à l'effet de serre, une récolte anticipée des légumes d'été avant le départ des enfants en vacances.

4 - Diversifier les cultures

Plus la variété des végétaux semés ou plantés sera grande, plus la curiosité des élèves sera stimulée. Dans un contexte urbain, on devra souvent se limiter à quelques plantes : des carottes et des radis, des épinards et des salades pour faire la distinction entre légumes racines et légumes feuilles ; des plantes aromatiques pour une initiation aux parfums ; des tomates cerise et des fraises pour leur aspect ludique (grappillage...) et leurs saveurs sucrées toujours très appréciées des enfants. Quant aux céréales, même si leur récolte a lieu systématiquement en été (période d'absence des élèves), leur culture présente quand même un réel intérêt : observation de leur cycle végétatif hivernal, de leur floraison, étude de leur rôle dans l’alimentation humaine et animale, utilisation en engrais vert pendant l’hiver pour amender le sol... On pourra donc semer des petites quantités de blé, orge, seigle, avoine, triticale, millet, riz, maïs.

5 - Faire attention à la gestion de l'eau et des déchets 

L’eau nécessaire au bon développement des cultures peut s'avérer coûteuse, notamment si l'établissement se situe dans une région sèche. La dépense pourra être évitée grâce à l'installation d'une cuve de récupération d’eau de pluie sur une descente de gouttière. La mise en place d'un tel équipement sera l'occasion d’aborder avec les enfants diverses questions relatives à la gestion de l’eau (collecte, distribution, partage, pénuries, crues...).

Autre élément déterminant pour la générosité du jardin, le compost. Pour améliorer la fertilité du sol, les enfants pourront recycler les déchets verts dans un coin à compost ou un composteur domestique. Régulièrement remué, ce compost sera étalé sur les carrés de jardin lorsqu'il sera parvenu à maturité. La promesse de belles récoltes !