A l’école du Petit Verger, trois nouvelles classes pour une commune toujours plus verte
En février 2019, Anor, petite commune du Nord, a ouvert trois nouvelles classes à l’école du Petit Verger, répondant notamment aux demandes gouvernementales en termes de dédoublement des classes. Ces trois nouveaux espaces comportent chacun plusieurs zones d’activité pour les élèves, et s’inscrivent dans la logique environnementale qui caractérise depuis plusieurs années le développement de cette commune de 3 300 habitants.
1) Concrètement, comment avez-vous impliqué les différents acteurs dans ce projet de création de trois nouvelles classes ?
Avec le « groupe projet » (qui comprenait notamment deux enseignants, le DDEN de l’école, et deux élèves délégués), nous avons organisé trois réunions de présentation d’environ deux heures chacune.
D’abord, une réunion pour présenter le programme, expliquer la création des trois classes, revenir sur le nombre d’élèves concernés, recueillir les remarques préalables...
Ensuite, une réunion de présentation du projet de l’architecte avec des plans concrets sur lequel le groupe pouvait réagir. Leurs remarques ont permis de réfléchir à l’emplacement des fenêtres, mais aussi à celle du TBI par exemple.
Enfin, une réunion de présentation du projet définitif et des modalités de sa mise en œuvre.
Globalement, mon ressenti le plus important est qu’il s’agit vraiment d’un projet de co-création. On a pu prendre en compte les attentes des élèves, des enseignants, des parents aussi. Tout le monde était heureux de partager ses idées... et de les voir mises en œuvre.
2) Comment s’est organisé le recueil des points de vue et remarques des enfants, pour que les demandes et attentes de chacun puissent être entendues ?
Les réunions rassemblaient le groupe projet mais un travail préalable était mené en classe avec tous les enfants : les enseignants collectaient leurs remarques, portées par les deux élèves qui représentaient les autres élèves. Ils ont réalisé des dessins, des plans, et un document résultant d’une réflexion préalable avec l’enseignant... Tous se sont beaucoup impliqués.
Les principales demandes exprimées concernaient l’isolation, thermique et sonore, pour ne pas entendre le bruit des autres classes et pour favoriser les économies d’énergie. L’aspect écologique et environnementale était primordial : les enfants voulaient aussi pouvoir de récupérer de l’eau de pluie pour le jardin par exemple, ou encore prévoir un emplacement pour garer les vélos.
Toutes ces demandes portant sur l’environnement s’inscrivaient dans le droit-fil de ce qui se pratique déjà sur la commune, qui englobe des zones produisant leur propre électricité grâce à des toitures photovoltaïques par exemple. Les parents se sont orientés vers des choix similaires. Et grâce à notre propre production d’électricité, l’école consomme moins que ce qu’elle produit et peut contribuer à alimenter plusieurs bâtiments tout autour.
3) Pourquoi avoir choisi Manutan Collectivités pour l’équipement des espaces ? Comment s’est passée votre collaboration sur ce projet ?
Nous étions déjà client de Manutan Collectivités pour les équipement de l’école. On a travaillé avec les trois enseignants qui allaient occuper les futurs locaux, en leur demandant de chercher dans le catalogue Manutan Collectivités, le mobilier qui conviendrait pour aménager nos espaces. Manutan Collectivités nous a beaucoup aidés en mettant les différents éléments du mobilier en situation, grâce à des impressions 3D. Cela nous a permis d’accélérer nos choix aussi. C’était important car nous bénéficiions d’un temps relativement court. Le projet s’est finalement déroulé à un rythme très rapide : entre la décision du maire en décembre et la livraison du bâtiment, il s’est écoulé un an seulement !
4) Comment s’organisent vos espaces, du coup ?
Dans l’organisation des classes nouvelles, chaque classe a quatre pôles : le coin TBI, avec des tables traditionnelles ; le coin de travail en groupe, le coin lecture et détente ; le coin regroupement, en U, devant un tableau classique.
5) Comment se répartit le financement ? Est-il compliqué d’obtenir des financements sur ce type de projet d’aménagement d’école et de classes ?
50% financés par le département du Nord dans le cadre du dispositif Villages & Bourgs, 30% par l’Etat dans le cadre de la Dotation d’Équipement des Territoires Ruraux et le reste apporté par la commune pour le bouclage du financement de l’opération.
Je dirais que les financements sont plus difficiles à obtenir aujourd’hui, car les financeurs sont plus exigeants sur la qualité des projets déposés. Mais quand on présente un beau projet, bien argumenté, on obtient davantage. Nous, nous avons été financés à 80%, ce qui est de plus en rare de nos jours !
Pour obtenir ce soutien, nous ne nous sommes pas contentés de dire : « Nous voulons trois classes supplémentaires ». Nous avons argumenté, au regard :
- de la demande gouvernementale de dédoublement des classes
- de la modernité recherchée dans la conception, dans le cadre d’un travail de co-création
- de la dimension écologique du projet, avec notamment le rôle du photovoltaïque, qui produit pour l’école et les bâtiments tout autour : la mairie, la salle des fêtes, la salle de sport...
C’était ambitieux car produire et consommer de l’énergie pour l’utiliser instantanément, c’est finalement assez facile. Mais emmagasiner l’énergie pour la distribuer et la consommer plus tard, c’est plus compliqué et trop onéreux à mettre en œuvre.
6) Finalement, l’avenir pourrait appartenir aux écoles dont les aménagements favorisent la protection de l’environnement ?
En tout cas, l’ensemble de la commune s’oriente vers cet objectif, en travaillant par exemple sur la valorisation des chemins ruraux, avec des parcours qui vont d’une école à une autre (par exemple, du Petit Verger jusqu’à l’école Daniel Vincent). Le long de ces chemins, on aménage des haies en expliquant le rôle majeur qu’elles jouent dans la biodiversité. Nous tenons à sensibiliser les enfants à cette question, avec aussi l’installation autour de l’école de nichoirs, d’une mare... Tout un écosystème.
7) Avez-vous dû procéder à de nouveaux aménagements pour respecter les consignes sanitaire, lors du déconfinement du 11 mai, puis en vue de la rentrée de septembre ?
L’organisation des nouvelles classes et le nombre d’élèves ont permis d’accueillir les enfants et les enseignants dans d’excellentes conditions, néanmoins quelques compléments ont été nécessaire comme le marquage au sol ou bien encore la suppression des mobiliers ne permettant pas de respecter de la distanciation physique.
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