Aménagement des espaces éducatifs
Classe de demain

Témoignages

Unité d’Enseignement Élémentaire Autisme (UEEA) : le cas d’école de Rohrbach-lès-Bitche

21 juin 2021

Depuis la rentrée, l’école Jean Monnet de Rohrbach-lès-Bitche a ouvert une unité d’enseignement élémentaire pour enfants atteints de troubles du spectre autistique. Une grande première pour le département de la Moselle, qui complète ainsi son offre éducative. Matthieu Schallhammer, chef de service éducatif au sein de GCMS 3S, raconte la mise en place d’un tel projet. 

Comment est né ce projet inclusif ? 

Cette structure scolaire innovante s’inscrit dans la stratégie nationale pour l’autisme 2018-2022. Celle-ci vise notamment à développer une école plus inclusive pour les 100 000 enfants autistes en France, à travers la création d’unités d’enseignement de ce type. 

Suite à l’appel à projet lancé par l’Agence Régionale de Santé, le Groupement de Coopération Médico-Social 3S, Sarre-Synergie-Solidarité, a été retenu pour le mettre en œuvre. Nous avons travaillé main dans la main avec l’Éducation Nationale, la Maison Départementale des Personnes Handicapées, l’école Jean Monnet et la commune de Rohrbach-lès-Bitche pour donner vie à cette unité unique dans le Département. 


En quoi consiste cette unité d’enseignement spécialisée ? 

Le principe d’une Unité d’Enseignement Élémentaire Autisme est d’accompagner des enfants porteurs de TSA ayant acquis suffisamment de compétences pour appréhender au mieux les attendus du programme élémentaire, au sein d’écoles. Les enfants accueillis sont âgés entre 6 et 11 ans et présentent des TSA. Parce que ces derniers peuvent rencontrer des difficultés de langage, des troubles du comportement ou encore des déficits de l’attention, par exemples, ils ont des difficultés à assimiler les apprentissages dans une scolarisation classiques malgré leur potentiel cognitif. 

C’est en adaptant leur environnement que nous visons à mobiliser leurs capacités d’apprentissage, d’autonomie et de socialisation. A terme, l’idée est de pouvoir les réinscrire pleinement dans leurs classes de référence. En ce sens, l’UEEA est vue comme un tremplin ! C’est d’ailleurs pourquoi nous organisons des temps d’inclusion. Depuis mars dernier, les enfants passent entre 1 heure à 4 demi-journées par semaine dans leurs classes de référence, selon les capacités de chacun. Cela leur permet de s’acclimater progressivement à l’enseignement traditionnel, au milieu de nouveaux camarades. 

Comment avez-vous aménagé les espaces ?

Avant tout, les locaux devaient être adaptés à la sensibilité des enfants. Pour ce faire, la commune a réalisé des travaux en temps record : changement des lumières, peinture neutre, protection des radiateurs, isolation phonique, etc. 

En accord avec le cahier des charges, nous avons aménagé deux pièces attenantes : une salle dédiée à l’enseignement scolaire et une autre salle adaptée au travail éducatif et médico-social. Dans chacune de ces pièces, les espaces sont parfaitement délimités pour les aider à se repérer. Il y a un espace de retrait avec une tente, un coin lecture, une zone de travail en groupe mais aussi individuel avec l’ajout de paravents et de claustras pour favoriser la concentration. 

Parce que les enfants ont des âges (et ainsi des gabarits) très différents, nous avons misé sur du mobilier modulable. On peut ainsi ajuster les tables et les chaises en fonction de la taille des élèves. Grâce à la commune, nous avons également pu acquérir un tableau blanc interactif. Nous avons beaucoup de chance car cet outil (qui se fait rare dans les écoles) nous permet d’ouvrir ces enfants aux nouvelles technologies. Place à la classe 4.0 ! 

Enfin, nous avons conscience qu’il ne faut rien prendre pour acquis. Parce que chaque enfant évolue différemment, nous réajustons l’environnement en permanence.  

Comment se compose l’équipe en place ? 

Aujourd’hui, nous accueillons huit enfants, âgés de six à neuf ans. Ils sont encadrés par une équipe pluridisciplinaire et investie : 

  • Sur le plan pédagogique, nous retrouvons une institutrice et un Accompagnant d'Élève en Situation d'Handicap (AESH). 

  • Sur le plan médico-social, nous comptons une éducatrice spécialisée et un accompagnant éducatif et social

En parallèle, une psychologue spécialisée, une ergothérapeute et un médecin sont également présents en classe, à temps partiel. 

En amont de l’ouverture, l’ensemble du personnel a suivi une formation recommandée par la Haute Autorité de Santé combinant une sensibilisation au trouble du spectre de l’autisme et une initiation aux différentes modalités d’enseignement. Certaines familles y ont même participé !  

Quel bilan tirez-vous aujourd’hui ? 

Les premiers résultats sont encourageants : les enfants évoluent positivement, s’épanouissent ; les parents sont impliqués dans l’accompagnement, tout comme nos différents partenaires.  

Cependant, nous n’en sommes qu’aux prémices pour développer l’inclusion dans le milieu scolaire. Quand des enfants souffrent de troubles du spectre autistique, il convient de prendre en compte leurs spécificités afin de rendre la scolarisation et les apprentissages possibles dans un contexte serein pour tous : eux-mêmes, leurs camarades, leurs parents et leurs professeurs. L’accompagnement doit être personnalisé pour leur donner toutes leurs chances dès le plus jeune âge. 

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