Elève dyslexique : comment l’aider en classe ?
Elle toucherait environ 4 à 5 % des élèves en France.
Qu’est-ce que la dyslexie ?
Il s’agit d’un trouble spécifique du langage et de l’apprentissage, aussi surnommé trouble « Dys » . Elle se caractérise par des difficultés à lire un texte avec fluidité, à comprendre les consignes écrites ou encore à manipuler l’ordre des mots. Pour exemple, si vous ne comprenez pas ce début d’énoncé de mathématiques « Monsieur etma damre novon deupari achmeau nit », jetez un coup d’œil à la plaquette « Histoires 2 comprendre les dys » réalisée par la Fédération française des Dys. Effectivement, ce n’est pas si simple ! Typiquement, les cahiers scolaires sont souvent incomplets ce qui complique l’assimilation des nouvelles notions.
Pour les enfants, le diagnostic peut être posé vers l’âge de 4 ans pour les difficultés orales et vers l’âge de 8 ans pour les difficultés écrites. Si vous souhaitez confirmer une intuition, le médecin scolaire peut être une première référence. Vous pouvez également proposer un dépistage par un médecin de la Protection Maternelle et Infantile (PMI) ou encore la réalisation d’un diagnostic par un médecin spécialisé. En fonction de ses besoins, l’enfant peut intégrer une Unité localisée pour l’inclusion scolaire (ULIS) consacrée aux troubles spécifiques du langage et des apprentissages (TSLA) ou bénéficier d’aménagements spécifiques lors des examens (aide technique, humaine ou temps supplémentaire).
Dédramatiser la situation
Reconnaitre ces difficultés n’est pas toujours simple. Si un élève souffre de dyslexie, il aura par exemple plus de mal à se représenter mentalement la forme sonore des mots et leur composition phonétique. Résultat : il sera plus lent à comprendre les énoncés écrits et à s’approprier les textes. La bienveillance peut jouer un grand rôle.
Il faut commencer par lui accorder un temps supplémentaire pour lire, reformuler et surligner les mots importants. Favorisez des textes courts pour les dictées, cela lui permettra d’optimiser sa concentration, notamment sur l’orthographe. Vous pouvez également travailler avec des photocopies comme base de vos cours afin qu’il n’ajoute que des annotations sur les points difficiles. Pour le matériel, un cahier avec de larges interlignes et des feutres (plutôt que des stylos) peut aider à mieux discerner les syllabes. Si besoin, laissez-le faire des fiches mémoire pour mieux s’approprier les notions.
Autre point d’attention : globalement, les enfants souffrant de dyslexie manquent de confiance en eux. Ils redoutent tout particulièrement la prise de parole en public. Pour les temps de lecture à voix haute, l’évaluation individuelle sera nettement plus efficace qu’une séance devant toute la classe.
Faire face aux difficultés de concentration
L’intensité de la dyslexie peut varier selon les enfants. Dans les cas les plus aigus, elle peut s’accompagner d’un trouble de l’attention. Quelques astuces existent alors pour éviter les distractions inutiles : si votre classe est configurée de façon classique, commencez par placer l’enfant au premier rang avec le strict minimum sur le bureau. Privilégiez les consignes orales et assurez-vous qu’il les a bien comprises en lui faisant reformuler. Une fois lancé, mieux vaut aborder une notion à la fois pour éviter qu’il se disperse.
Vous pouvez aussi opter pour la mise en place d’ateliers en petits groupes. C’est notamment le moment de penser à un système de tutorat : un camarade pourra, par exemple, accompagner l’élève en difficulté pour la réalisation d’un exercice ou dans sa prise de notes. Une façon simple de créer une classe plus inclusive !
La technologie est votre amie
Si vous avez de l’espace, il peut être intéressant de prévoir un coin informatique avec un ordinateur. Pour l’enfant, un simple correcteur automatique peut lui permettre d’être plus autonome lors de la prise de notes. En parallèle, de performants logiciels de reconnaissance vocale ont vu le jour. Si la lecture robotisée d’un texte écrit sur ordinateur existe depuis longtemps (vous pouvez notamment télécharger gratuitement dyslogiciel), des interfaces proposent aujourd’hui des conversations plus naturelles… et plus efficaces pour favoriser l’apprentissage.
Pour vous, il peut s’agir d’un support pédagogique notamment pour travailler le passage de l’écriture d’une syllabe à sa prononciation. La technologie n’est pas encore parfaitement au point mais elle ouvre la voie à de belles perspectives pour les « Dys » !
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