Comment organiser sa classe inversée ?
Et pourquoi ne pas apprendre la théorie à la maison pour mieux pratiquer en classe ? Ce principe de la classe inversée a plein d’atouts : il remet l’élève au centre de classe, favorise le partage de connaissances et le développement social. Apparue aux Etats-Unis dans les années 90, la méthode commence tout juste à être utilisée en France. Zoom sur les premières expérimentations réussies.
Mieux impliquer les élèves dans leur apprentissage
Passer du « face-à-face » au « côte-à-côte ». Voilà l’idée de la classe inversée, ou « flipped classroom » pour les plus anglophones d’entre vous ! Cette méthode envisage de renverser nos perceptions pédagogiques. Ici, l’apprentissage des leçons à la maison, sous forme de textes, de vidéos ou de podcasts. Les devoirs et exercices, eux, se pratiquent ensemble, avec le professeur.
Le temps gagné sur la transmission du savoir proprement dit peut ensuite être utilisé à l’appréciation de chaque enseignant. Mais il s’agit avant tout de développer la pratique ! Si aucune méthode toute faite n’existe encore sur le sujet, la plus répandue consiste à organiser des ateliers en petits groupes.
Appliquée aux Etats-Unis, encore minoritaire en France, la classe inversée a déjà été testée depuis quelques années au primaire, en collège ou au lycée. Et voilà le schéma type de l’organisation d’une classe qu’on peut en tirer :
- L’élève s’imprègne des notions chez lui, avant le cours. Pour cela, la majorité des enseignants adeptes de la classe inversée choisissent de déposer une « capsule », c’est-à-dire une vidéo de formation de quelques minutes seulement sur l’intranet de l’école (ENT). En plus, on peut y adjoindre un quizz, qui permet à l’élève de s’autotester, afin de valider la compréhension globale de la notion. L’enseignant peut ainsi prendre connaissance du niveau de chacun et établir des groupes homogènes pour les ateliers.
- L’enseignant fixe le cap en classe… La journée commence par un rapide récapitulatif de la leçon du jour par le professeur.
- Les élèves se regroupent en ateliers, pour mettre en pratique la notion autour d’un devoir ou d’une activité de groupe.
- Un temps de restitution avec l’ensemble de la classe est organisé ensuite pour valider les notions acquises. A la fin du module de formation, chaque groupe d’élève réalise une production commune comme une carte mentale. C’est l’occasion pour eux de poser des questions à l’enseignant et d’interagir avec les autres membres de la classe.
- Créer un chef-d’œuvre : A la fin du module de formation, chaque groupe d’élève réalise une production commune comme un exercice ou une courte vidéo qui sera ensuite partagée avec le reste de la classe.
La classe inversée a ainsi pour vocation de redonner du sens à la présence en classe. Elle valorise l’autonomie des élèves dans leur apprentissage. Mais tout dépend également de l’aménagement de sa salle de classe !
Organiser la classe en îlots pour faciliter la mise en place des ateliers
Carole enseigne dans une classe de CE1. Elle a prévu plusieurs temps afin de rythmer l’apprentissage de ses élèves en classe inversée. Toutes les dix minutes, chaque groupe composé de sept à huit élèves change d’activité. Pour respecter cette mise en place, elle prévoit une disposition des tables par îlots. Elle a ainsi créé plusieurs pôles de quatre ou cinq tables pour permettre à chaque groupe de se réunir.
« Le maître est là pour accompagner les élèves vers la structuration de la connaissance de la capsule, explique-t-elle. Le travail en petit groupe favorise les interactions et les échanges, l’enseignant guide ou relance par des questions ». Dans une classe inversée, le professeur supervise mais c’est l’élève qui agit.
Par ailleurs, cette disposition en îlots favorise la coopération entre les élèves selon les principes de la pédagogie active. Les élèves les plus avancés pourront donner des coups de main à leurs copains en difficulté. Chacun devient acteur de son apprentissage. L’enseignant peut également assurer un suivi plus personnalisé de chaque élève. Pour valoriser les progrès réalisés, les résultats des ateliers pourront être affichés sur les murs de la classe ou en libre accès sur des chevalets.
Adopter des supports numériques
A côté du tableau de la classe, Carole a installé un écran tactile, particulièrement utile pour entraîner ses élèves et accélérer la consolidation de leurs acquis. Ils élaborent par exemple en petits groupes des cartes mentales c’est-à-dire une représentation schématique de la leçon du jour. Les élèves trouvent le titre et placent des flèches visant à relier les idées entre elles. Ils peuvent aussi ajouter des phrases d’exemple illustrant l’idée principale. La production est encore une fois mise à disposition de l’ensemble de la classe. Les élèves créent ainsi leur propre support d’apprentissage. Ils s’approprient le cours.
L’intranet de l’école ou ENT peut être également un espace de partage virtuel entre élèves en mettant à disposition les différentes productions de la classe et les chefs-d’œuvre dans un espace de partage commun une fois le module terminé.
Enfin, il est utile de mettre à disposition un ou deux ordinateurs au sein de la classe pour les élèves ayant oublié de regarder la capsule ou si vous souhaitez faire visionner de courtes séquences pendant le temps de classe. Le numérique se met au service de l’apprentissage dès le plus jeune âge.
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